samedi 21 juillet 2012

Le cri de la carpe.


Pour ceux qui découvre la lecture, je vous invite à lire le début.





Depuis mon adolescence, je passe des heures à jouer sur l’ordinateur, 1 heure, ou plus de 5 heures. Il y a pas mal de critiques sur les jeux vidéo, surtout depuis qu’un jeune coréen est mort devant son écran après avoir joué plus de 40 heures. Mais ce n’est pas le jeu qui tue : c’est le manque de sommeil, ajoutez à cela une malnutrition ou plutôt la non nutrition, et le joueur ne tarde pas à se tuer. On pourrait presque appeler ça un suicide involontaire. Je n’ai jamais réussi à comprendre comment l’envie de jouer surpassait l’envie de manger. L’addiction aux jeux vidéo est un sujet de polémique, et il ne fait que grandir. Pour ma part, le jeu fait parti de moi, c’est ma passion mais aussi mon boulot. Je travail pour une compagnie de testeur de jeux.
J’éteins l’ordinateur, il est 15h26. A peine sorti de la douche, quelqu’un sonne à la porte. C’est le facteur avec un recommandé à mon nom, je le signe, salut le facteur d’un geste et referme la porte. Je savais ce que contenait le colis, et il était temps qu’il arrive. J’avais commandé un appareil photo sur internet, un Sony le CanonAlpha 700. Léa est photographe amateur, elle photographie tout et n’importe quoi, ca fait partie de son charme. Elle veut en faire son métier, pour elle, il n’y a rien de plus beau que la photographie, elle me dit toujours que le temps passe trop vite, et qu’avec ses photos, elle le fige. Bien sur, je suis d’accord avec elle, mais le temps continu malgré tout à passer. Pour moi, la photographie fige le présent pour que le futur se souvienne du passé.
Pendant que je contemple le cadeau, le téléphone fixe sonne, il doit s’agir d’une publicité. Je ne décroche pas, le répondeur se met en route, la voix de Léa retenti du message préenregistré : « Bonjour, vous êtes bien chez LEROY Léa et HOPEN Sébastien, nous ne sommes pas là ! Mais vous pouvez laisser un message. ». Après le signal sonore, une voix masculine retenti, c’est mon nouveau conseillé bancaire qui souhaite me rencontrer pour la première fois, il me demande de le rappeler au plus vite. J’émets un léger soupir.
La sonnerie de la porte retentie une nouvelle fois, j’ouvre à une charmante personne. Une femme d’une trentaine d’année, grande, 1m70 sans doute, élancée, elle ne doit pas peser plus de 60 kilos. Ces cheveux châtains descendent le long de ses épaules jusqu’à sa poitrine Le silence me fait revenir vers son visage, ces yeux noisette me regardent. Elle me sourit et engage la conversation : « Bonjour monsieur, je suis votre nouvelle voisine, Christine LAFONT, je voulais juste vous dire que ce soir, nous faisons la crémaillère, et que nous risquons de faire un peu de bruit. ». Je me souviens en effet que Léa m’a dit qu’un couple venait d’emménager dans l’appart d’à coté. Je lui fais signe avec mon pouce pour lui dire que j’ai compris. Elle me regarde fixement. Deux secondes après, son regard change, ses sourcils se fronce, elle affiche maintenant un visage inquiet. Elle me demande maladroitement : « Tu…Je veux dire…Vous êtes muet ? ». Je bouge la tête de haut en bas. Elle continu, embarrassée : « Ha, excusez moi, je ne savais pas. ». Je souris pour lui faire comprendre que ce n’est pas grave. Elle tourne les talons, je ferme la porte derrière elle. Je soupir une seconde fois. En effet, je suis muet.

Pour ceux qui découvre la lecture:
Et une suite!

Aucun commentaire: