« Je suis
mort ! ». C’est la dernière pensée qui m’est venu à l’esprit alors
que je regardais la voiture arriver à hauteur de mes genoux. Je serais
probablement projeté à une hauteur phénoménale et mon corps retomberait quelque
part dans la rue, sous les yeux écarquillés des témoins. Ca ne tarda pas, il y
eut un gros choc, mon corps fit des figures dignes des plus grands trapézistes,
et retomba lourdement sur le sol. Alors que les témoins de la scène se
rassemblaient autour de moi, dans de grands chuchotements, j’ai compris que
j’étais acteur de ce théâtre, comme une caméra au dessus de l’accident. Parmi
les témoins, il y avait Léa, dans tous ses états. Elle hurlait et pleurait au
dessus de moi, tout en me prenant la main droite. J’entendais difficilement ses
mots, puisque j’étais au dessus d’elle. Au loin, les sirènes des pompiers se
faisaient entendre. D’ailleurs, elles ressemblaient étrangement à l’alarme de
mon réveil.
« Encore ce fichu
cauchemar » me dis-je dans ma tête tout en me redressant du lit. Cela fait
maintenant plusieurs mois que je fais ce cauchemar. Néanmoins, la dernière
fois, ce n’était pas moi qui me faisais percuter par la voiture. A coté de moi,
Léa émet un léger ronchonnement pour me faire comprendre que le réveil sonne
toujours. Je l’éteins, j’embrasse Léa sur le front, et sort rapidement du lit.
Léa, c’est ma copine, ou
devrais-je dire ma petit copine. Nous ne sommes ni marié, ni fiancé, juste
pacsé, sans enfant. C’est le genre de fille que j’adore : elle a un corps
de femme. Rien à voir avec ces tops modèles masculinisés, dandinant leurs
fesses plates en étant habillés de vêtements ringards. Le corps de Léa forme un
sablier : ses seins sont assez gros pour tenir dans la paume de mes mains,
ses hanches rendraient jalouse les femmes qui suivent un régime pour rentrer
dans leur maillot d’été, et enfin ses fesses sont rondes et fermes. Elle mesure
1m75, brune aux cheveux mi-long, toujours le sourire aux lèvres. Ce que j’aime
aussi chez elle, c’est sa façon de se maquiller : elle arrive à faire
ressortir ses yeux d’un bleu éclatant, simplement en mettant du phare à
paupière noir. Mais ce n’est pas que pour son physique que je suis avec
elle ; Léa est cultivée, mais surtout généreuse, sensuelle. La sensualité
est la quintessence de la féminité. Elle m'émerveille, ses gestes suspendent le
temps, elle attire l'attention et elle
inspire le respect. Je l’aime.
« Pourquoi tu te
lèves? » me demande-t-elle. Je regarde mon portable, celui-ci indique
samedi 7 Aout, et il est 6h07… Je me
remets dans le lit, embrasse de nouveau ma tendre sur le front. « Tu
abuses mon chéri… » me souffle-t-elle avant que je me rendorme.
Le chéri, il se prénomme
Sébastien HOPEN et il s’agit de moi. Un gars de 26 ans qui était près à partir
au boulot un week-end. Pas n’importe quel week-end, c’est le jour de ma
rencontre avec Léa. Rien de bien extraordinaire, c’était lors d’un festival de
musique, elle a juste vomis sur ma chemise. Elle s’était mise en tête de me la
retirer, la déboutonnant maladroitement. Après m’être changé, elle me jura de
laver ma chemise et de me la rapporter. Elle paraissait tellement navrée. C’est
ainsi qu’on se rencontra une nouvelle fois, et au fils du temps, on a appris à
se connaître, et à s’aimer.
Il est 11h21,
il faut se lever. A cette heure là, le petit déjeuner deviens le déjeuner,
c’est souvent le cas le week-end. Léa me rejoins, elle est déjà prête, douchée
et habillée dans une robe bleu avec des fleurs exotiques rouges, blanches,
jaunes ; un peu comme les chemises Hawaïennes. Elle est splendide. Elle
m’embrasse, se verse une tasse de thé à la framboise, et me
dis : « Je vais faire du shopping cet après midi, n’oublie pas
notre rendez-vous ce soir. ». Je lui fais signe que non. Je me rappelle
très bien que l’on va au Transbordeur pour fêter nos 3 ans de relation. Je
pense tout de suite au film « L’Amour ne dure que 3 ans », je souris
et je me resserre un café. Comment peut-on aimer une personne que 3 ans ?
Ce n’est plus de l’amour, mais une sorte de désire mutuelle qui disparaît au
fil du temps. Le film aurait du s’appeler : « Le désir non partagé ne dure que 3 ans ».
Au son de la porte qui se ferme, je compris que ca fais un moment que je
rêvasse. Léa est partie. J’allume le PC, comme à mon habitude. Il est 12h14,
notre rendez-vous est à 20h, j’ai le temps.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire