samedi 21 juillet 2012

Le cri de la carpe.



« Je suis mort ! ». C’est la dernière pensée qui m’est venu à l’esprit alors que je regardais la voiture arriver à hauteur de mes genoux. Je serais probablement projeté à une hauteur phénoménale et mon corps retomberait quelque part dans la rue, sous les yeux écarquillés des témoins. Ca ne tarda pas, il y eut un gros choc, mon corps fit des figures dignes des plus grands trapézistes, et retomba lourdement sur le sol. Alors que les témoins de la scène se rassemblaient autour de moi, dans de grands chuchotements, j’ai compris que j’étais acteur de ce théâtre, comme une caméra au dessus de l’accident. Parmi les témoins, il y avait Léa, dans tous ses états. Elle hurlait et pleurait au dessus de moi, tout en me prenant la main droite. J’entendais difficilement ses mots, puisque j’étais au dessus d’elle. Au loin, les sirènes des pompiers se faisaient entendre. D’ailleurs, elles ressemblaient étrangement à l’alarme de mon réveil.
« Encore ce fichu cauchemar » me dis-je dans ma tête tout en me redressant du lit. Cela fait maintenant plusieurs mois que je fais ce cauchemar. Néanmoins, la dernière fois, ce n’était pas moi qui me faisais percuter par la voiture. A coté de moi, Léa émet un léger ronchonnement pour me faire comprendre que le réveil sonne toujours. Je l’éteins, j’embrasse Léa sur le front, et sort rapidement du lit.
Léa, c’est ma copine, ou devrais-je dire ma petit copine. Nous ne sommes ni marié, ni fiancé, juste pacsé, sans enfant. C’est le genre de fille que j’adore : elle a un corps de femme. Rien à voir avec ces tops modèles masculinisés, dandinant leurs fesses plates en étant habillés de vêtements ringards. Le corps de Léa forme un sablier : ses seins sont assez gros pour tenir dans la paume de mes mains, ses hanches rendraient jalouse les femmes qui suivent un régime pour rentrer dans leur maillot d’été, et enfin ses fesses sont rondes et fermes. Elle mesure 1m75, brune aux cheveux mi-long, toujours le sourire aux lèvres. Ce que j’aime aussi chez elle, c’est sa façon de se maquiller : elle arrive à faire ressortir ses yeux d’un bleu éclatant, simplement en mettant du phare à paupière noir. Mais ce n’est pas que pour son physique que je suis avec elle ; Léa est cultivée, mais surtout généreuse, sensuelle. La sensualité est la quintessence de la féminité. Elle m'émerveille, ses gestes suspendent le temps,  elle attire l'attention et elle inspire le respect. Je l’aime.
« Pourquoi tu te lèves? » me demande-t-elle. Je regarde mon portable, celui-ci indique samedi 7 Aout, et il est 6h07…  Je me remets dans le lit, embrasse de nouveau ma tendre sur le front. « Tu abuses mon chéri… » me souffle-t-elle avant que je me rendorme.
Le chéri, il se prénomme Sébastien HOPEN et il s’agit de moi. Un gars de 26 ans qui était près à partir au boulot un week-end. Pas n’importe quel week-end, c’est le jour de ma rencontre avec Léa. Rien de bien extraordinaire, c’était lors d’un festival de musique, elle a juste vomis sur ma chemise. Elle s’était mise en tête de me la retirer, la déboutonnant maladroitement. Après m’être changé, elle me jura de laver ma chemise et de me la rapporter. Elle paraissait tellement navrée. C’est ainsi qu’on se rencontra une nouvelle fois, et au fils du temps, on a appris à se connaître, et à s’aimer.
Il est 11h21, il faut se lever. A cette heure là, le petit déjeuner deviens le déjeuner, c’est souvent le cas le week-end. Léa me rejoins, elle est déjà prête, douchée et habillée dans une robe bleu avec des fleurs exotiques rouges, blanches, jaunes ; un peu comme les chemises Hawaïennes. Elle est splendide. Elle m’embrasse, se verse une tasse de thé à la framboise, et me dis : « Je vais faire du shopping cet après midi, n’oublie pas notre rendez-vous ce soir. ». Je lui fais signe que non. Je me rappelle très bien que l’on va au Transbordeur pour fêter nos 3 ans de relation. Je pense tout de suite au film « L’Amour ne dure que 3 ans », je souris et je me resserre un café. Comment peut-on aimer une personne que 3 ans ? Ce n’est plus de l’amour, mais une sorte de désire mutuelle qui disparaît au fil du temps. Le film aurait du s’appeler : « Le désir non partagé ne dure que 3 ans ». Au son de la porte qui se ferme, je compris que ca fais un moment que je rêvasse. Léa est partie. J’allume le PC, comme à mon habitude. Il est 12h14, notre rendez-vous est à 20h, j’ai le temps.



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